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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Une petite histoire des idées des Grecs jusqu'aux Modernes

Histoire-des-idees.jpgLa philosophie déshabille le réel, le dénude pour que ne reste plus que l’essentiel. Philosopher, c’est vouloir toucher le cœur de ce qui est, c’est chercher à atteindre l’être dans sa plus stricte nudité, sans qu’aucun atour ne vienne interférer la vision que l’on s’en fait. Le philosophe est ainsi animé par l’essentialité, laquelle est la première pierre pour édifier un monde, le sien, pour ensuite le proposer, voire l’imposer, sous un angle moral. La philosophie a connu de multiples interprétations du réel avec son lot de préceptes, mais aussi des allers retours entre systématisation et déconstruction. L’esprit est riche de ses facultés interprétatives. Cette richesse voudrait qu’aucune représentation ne soit plus prépondérante qu’une autre, sauf si la science s’en empare pour la démontrer tant théoriquement qu’empiriquement. Et pourtant, des idées sont plus dominantes que d’autres, comme si celles-ci portaient en elle une force de persuasion dépassant l’individu, y compris ceux qui en sont les portes paroles. L’Histoire, de l’Antiquité jusqu’à nous, témoigne de cette puissance. Les Grecs par exemple s’accordaient sur une vision cosmique du réel où chaque composante, animée ou pas, dispose d’une place attribuée par un ordre naturel organisant tout ce qui est et auquel il n’est pas bon de contrevenir. C’est sur cette base que les grecs définirent la justice, avec pour fondement une organisation naturelle inhérente à un monde conçu comme clos et immuable. Même si l’œil humain pouvait observer des changements dans la nature, ils s’agissaient pour la pensée grecque de mouvements s’inscrivant dans un cycle se répétant indéfiniment. Tout change peut-être, mais revient par la suite...Cette vision cyclique est remise en cause avec l’avènement puis le développement du christianisme. La religion chrétienne, sous la plume de Saint-Augustin notamment, rompît avec l’idée d’un monde se répétant continuellement, lui préférant une conception linéaire du temps. Les chrétiens donnèrent à l’histoire un sens et aux hommes un Dieu unique. La religion s’empara alors de la philosophie pour se justifier. Dorénavant, les hommes marcheraient sur terre pour réparer la faute originelle dont ils s’étaient rendus coupable lorsque le premier d’entre eux céda à la curiosité. Le monde devint double, se partageant entre un ici-bas, lieu du péché mais aussi de la rédemption pour atteindre l’autre versant, un au-delà paradisiaque, l’Eden originel. Les Modernes balaient cette dualité qui pour eux emprisonne l’homme dans des superstitions et l’enchaîne à une transcendance injustifiée. Alors que la science moderne réalise ses premiers pas, s’appuyant désormais sur une démarche méthodique, le monde physiquement n’est plus clos, ni double. Il est un tout infini. Mais c’est aussi sur un plan moral que se joue la révolution des idées. La nature désormais n’a plus rien à nous dire. Elle ne chante plus, elle bruisse. Elle ne danse plus, elle est mécanique. Les lois physiques ont remplacé le souffle venu d’ailleurs ou de nulle part, divin ou diabolique, qui servait à expliquer ses manifestations.

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