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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Pourquoi le malheur si Dieu existe ?...ou Le Livre de Job en réponse

Dieu-mal-livre-de-job-philosophie.jpgIl y a celui qui souffre parce qu’il a fait souffrir autrui. Il y a aussi celui dont la souffrance ne concerne que lui, sans qu’elle soit  en rapport avec une faute, ni un méfait, sans qu’aucun reproche ne peut lui être adressé. Il y a cet enfant, qui seul témoigne de l’innocence, mourant dans les bras de son père, après que la mer l’eût emportée, ou parce que la terre s’est fait violente. La souffrance n’est pas toujours conditionnée. Elle tombe parfois, comme çà, quand la nature se déchaîne, ou encore lorsqu’un homme devient bourreau. Difficile dès lors de faire d’un dieu l’ordonnateur du malheur quand rien ne le justifie. Ou alors s’agit-il d’une épreuve pour la foi, un moyen d’atteindre le croyant, dans sa chair, dans son cœur, pour s’assurer que sa dévotion est désintéressée ? Le Livre de Job, inclus dans l’Ancien Testament, prend position dans ce sens. Il est dit que Satan conseilla à Dieu de dépouiller un homme, Job, de tout ce qui le rendait heureux sur Terre. En effet, celui-ci était riche, entouré de proches, d’une santé robuste, et également croyant fidèlement. Par la volonté de Dieu, il devint pauvre, seul, malade…et pourtant resta un croyant fidèle. Satan était convaincu que l’injustice condamnant à mort ceux que Job aimait, puis l’atteignant physiquement, dans son corps, lui ferait avouer une foi motivée par l’intérêt personnel. Il n’en est rien. Malgré la douleur, Job continue à se tourner vers Dieu. La dévotion inébranlable qu’il manifeste est une affirmation qui s’oppose à la destruction. Job accepte que lui soit repris sans raison tout ce qui lui avait été donné sans guère plus de raison. Au-delà de la foi, Job est l’incarnation d’une sagesse stoïcienne qui se traduit par un acquiescement concernant ce qui ne dépend pas de lui. Par contre, la seule chose lui restant, sa foi en Dieu, il la défend parce qu’elle lui appartient. Le Livre de Job enseigne ainsi que rien ne sert de maudire Dieu lorsque le mal s’abat, mais qu’au contraire c’est un prétexte pour s’affirmer contre les évènements. Sans parler de Dieu, nous pourrions dire de même à propos de la vie. Contre vents et marées ou lorsque la fortune nous fait cortège, il s’agit bien dans tous les cas de vivre une existence. Certes l’on se porte mieux en jouissant qu’en souffrant. C’est bien pour cela que nous recherchons tous le bien-être, même si le hasard se mêle de nos affaires, indifférent qu’il est pourtant au sens existentiel qui nous anime. Un enchaînement voudrait qu’après un mal subi injustement vienne la négation de l’existence par celui qui souffre. Seule la liberté peut rompre cette chaîne qui lie malheur et abattement, avec pour moyen la révolte. Quant à s’interroger sur l’association entre Dieu et le mal, citons pour conclure Epicure : « Ou bien Dieu veut supprimer les maux mais il ne le peut pas, ou bien il le peut mais il ne le veut pas. Ou bien il ne le peut ni ne le veut. S’il le veut et ne le peut pas, il est impuissant, ce qui est contraire à sa nature. S’il ne le veut ni ne le peut, il est à la fois mauvais et faible, c’est-à-dire qu’il n’est pas Dieu. Mais s’il le veut et le peut ce qui seul convient à ce qu’il est, d’où vient donc le mal et pourquoi ne le supprime-t-il pas ? »

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L
<br /> le mal , une chose et en meme temps un neant ,Job le bien heureux a tout compris .... et meme dans le malheur .... car sa foi ne peut lui etre enlevée ....notre conscience est insatisfaite face<br /> cette verité incomplete...la pneumatique temporelle est mere de toutes sources<br /> <br /> <br />
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