13 Novembre 2011
Rien n’interdit de penser que le monde est nombre tant les mathématiques concordent avec le réel. Mais rien n’interdit non plus de croire que le monde est nombre parce que l’homme se le représente ainsi, que c’est l’homme qui est géomètre, et non le réel qui est une géométrie dont la lecture reviendrait aux mathématiques, comme d’une révélation à propos d’un dieu. Nombre ou pas, nous nous faisons toujours une idée de ce qui nous entoure. A partir du concret, nous voici donc à abstraire, pour conceptualiser chaque objet. L’abstraction, génératrice d’idées, est une appropriation du réel pour le travailler. Ce travail consiste à trouver un ou des points communs dans les choses, et à partir de là à généraliser la chose pour qu’elle devienne intelligible. Le concept, ou l’idée, est ainsi la représentation d’un objet suffisamment générale pour être impersonnelle et donc transmissible aisément. Il n’y pas de sentiment dans l’idée et c’est ainsi qu’elle est communicable directement. S’agissant du sentiment, il faut une qualité entre deux sujets pour que soit reçu par l’un ce que ressent l’autre, comme l’empathie. Le concept, lui, n’est ni froid, ni chaud. Il est une identité de l’objet, la désignation de son essence, avec pour la nommer le mot comme support. Cette essence, c’est l’homme qui la détermine. Est-elle la réalité en soi ? Vaste débat ! Mais je peux dire que le mot rejoint le nombre quant à saisir le réel pour tenter de le posséder un peu plus.