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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Le libre-arbitre est une illusion et l'autonomie conditionne la liberté

Libre-arbitre-illusion.jpgL’évolution naturelle et la politique peuvent bien augmenter le champ de liberté, certains penseurs estiment que celle-ci est également contrainte par l’individu lui-même. Spinoza appartient à cette catégorie de philosophes pour qui la liberté absolue est un leurre. En effet, il existe toujours des motifs intérieurs, propres à la personne, empêchant l’exercice du libre-arbitre. Ces contraintes sont conscientes, comme les besoins physiologiques qu’il faut satisfaire pour vivre, mais d’autres sont bien plus insidieuses. La notion d’inconscient n’existe pas encore à l’époque de Spinoza mais celui-ci en a l’intuition. La vraie liberté serait celle qui permet à chacun de déterminer sa volonté et d’être en mesure d’agir en conséquence. Sauf que l’homme ne connaît pas toutes les causes qui le poussent à s’animer. Sans aller jusqu’à parler de manipulations, ni de prétendre à l’existence d’un marionnettiste guidant chacun de nos pas, l’être humain ne peut pas se considérer comme son propre maître. Certaines choses, qui pourtant ne concernent que lui, sans qu’aucune pression extérieure ne soit exercée à un instant donné, lui échappent. L’inconscient sera plus tard le concept résumant cette impuissance de la condition humaine.

La liberté individuelle suppose également d’encadrer la volonté, par la fixation en toute indépendance d’objectifs, et d’adapter son comportement en conséquence. Pour reprendre un discours kantien, il convient de faire preuve d’autonomie, à la fois vis-à-vis d’autrui, mais également face à ses passions. La liberté d’un artiste par exemple repose sur une discipline personnelle pour l’accomplissement de son art. Sa volonté doit s’inscrire toute entière dans la réalisation de son œuvre pour qu’ainsi il ne s’écarte pas du destin qu’il s’est fixé. L’homme libre est donc celui qui sait se contenir, ce qui peut sembler paradoxal lorsque la liberté est envisagée comme l’absence de contraintes pesant sur l’individu. Sauf que cette condition n’est pas réalisable car la liberté est avant tout à apprécier d’un point de vue relationnel, qu’il s’agisse d’autrui et de soi. L’homme ne peut pas échapper à la nécessité, mais son étendue n’est pas figée et ainsi il peut s’armer pour la réduire au maximum, selon ses possibilités et en se connaissant toujours mieux.

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M
<br /> Le monde de l’illusion possède un pouvoir de fascination qui nous empêche de voir la réalité comme elle se présente. Son pouvoir est dû à notre pensée fragmentaire. Pour résoudre ce problème nous<br /> devons apprendre à sortir de ce mode de fonctionnement mental habituel et percevoir, de manière plus ouverte et plus intuitive, ce qui se cache derrière le monde des apparences. Cet exercice exige<br /> une approche complètement différente de notre manière actuelle de discerner ce qui nous entoure, mais nécessite surtout une remise en question de nos certitudes afin d’être réellement en mesure de<br /> vérifier leur exactitude. Il s’avère que beaucoup ne désirent pas vraiment renoncer à leurs convictions et à leurs habitudes. "C’est surtout ce manque de volonté de changement qui conduit l’homme à<br /> persévérer dans le trompeur et l’irréel." (Alex Mero)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> On cherchera longtemps en vain les raisons pour lesquelles on serait libre ou pas libre. Les raisons d'agir inconnues de la personne sont aussi inconnues de Spinoza.<br /> Quant aux tenants du libre-arbitre, de l'existence d'une volonté propre, comme Kant, ils ne démontrent pas l'existence de l'entité qui décide, ils montrent simplement qu'elle doit exister.<br /> <br /> Il faudrait poser le problème autrement. L'existence d'un décideur libre ne peut être démontrée. Pour qu'il y ait décision, choix, décideur, il faut d'abord qu'il y ait pensée, sens, alternative.<br /> Or ce choix est défini par le sens ou la pensée, à l'intérieur du sens ou de la pensée. C'est la pensée qui donne naissance à un décideur, et qui définit le choix.<br /> <br /> La pensée est-elle choisie ou involontaire ? Dit-elle la vérité ?<br /> <br /> <br />
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F
<br /> exposé magnifique de synthèse et de "savoir" mais quand est t'il de tes propres conviction ne se cache t'elle pas derriére cette façade<br /> bien sur que la vie n'est pas figé à une une theorie et qu'elle est un mouvement constant mais aujourd'hui on peut affirmé que le lien entre la science (entre autre neurologique et spychologique)et<br /> un ensenble de courant spitiuel (sans bondieuserie) se rejoigne alors est tu sur un voie particulier<br /> <br /> <br />
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