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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

L'angélisme...ou la bête derrière l'ange selon Pascal, et la duperie pour Rainer Maria Rike

 

Angelisme.jpgL'angélisme est un défaut de lucidité, une insuffisance à se conformer au réel, un refus du relativisme. Il a un sens, celui du bon sentiment, mais poussé à l'extrême, vers un ordre donné, en accordant très peu d'importance aux autres, voire à les combattre en les considérant comme trop bas. L'angélisme peut avoir la volonté de les abolir car rien ne vaut ce qui fait son attention. Cette abolition se résume en une indifférence, ou dans l'aveuglement, pire dans la violence. L'angélisme peut ainsi être aussi bien ridicule que tyrannique. Au nom d'un idéal qui transcenderait tout, qu'il soit politique, morale, économique ou religieux, l'homme peut tuer, asservir, contraindre ceux qui revendiquent ne pas croire en cette transcendance. L'angélisme n'appelle pas l'ange protecteur, ou encore comme l'écrit Pascal : « l'homme n'est ni un ange ni une bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête ». La tyrannie peut se cacher derrière l'angélisme, mais aussi la duperie selon les vers de Rainer Maria Rilke :

Je contiens donc mon cri, en sanglots, refoulant,

Hélas quel heureux recours avons-nous enfin ?

Ni les anges bien-sûr, ni les êtres humains,

Même les animaux savent par leur instinct

Que nous vivons ici sans bien savoir comment

Ni où est notre place en ce monde inquiétant.

(Les Elégies de Duino – Rainer Maria Rilke)

Ainsi, pour éviter de tomber dans le piège d'un angélisme prosélytique, rien de tel que la mesure et la laïcité.

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