Le fétichisme est un rapport bien particulier avec la chose. Il lui donne une valeur que sa fonction ne lui reconnaît pas. Le fétichisme est ainsi un détournement de ce qui est, une déformation de sens. Ajoutez-y une dose de religiosité, et vous avez...
Aragon dit un jour : « Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, et quand il croit serrer son bonheur, il le broie. Sa vie est un étrange et douloureux divorce. » A bien y réfléchir, on ne trouve guère de logique à ces successions...
Texte écrit par Antoine Bouvier Il existe un courage qui s'appelle le courage ontologique. L’'une des caractéristiques de ce courage c'est qu'il nécessite un centrage sur soi-même sans lequel nous nous sentirions vide. C’est pourquoi nous devons centrer...
« Dans un recoin éloigné de l’univers répandu en un scintillement d’innombrables systèmes solaires, il y eut une fois un astre où des animaux intelligents inventèrent la connaissance. Ce fût la minute la plus arrogante et la plus mensongère de l’« histoire...
L’identité personnelle ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur. Elle est une construction de l’entendement, le résultat de la conscience de soi, une représentation de soi par soi. N’allons pas chercher des traits identitaires dans le monde. Les...
Avec la théorie de la relativité restreinte, Einstein démontra que le temps et l’espace ne sont pas des valeurs absolues, mais qu’au contraire ils font l’objet de dilatation selon la vitesse du mouvement. Einstein constate cependant que sa découverte...
La laïcité est un mode d'organisation pour une société, avec comme principe le suivant : tout individu peut croire en ce qu'il veut, sans qu'aucune idéologie, ni croyance, ne lui soient imposées par un corps extérieur. Ainsi, un Etat laïque n'interfère...
On parle de devoir de mémoire, mais de quoi s'agit-il exactement ? La mémoire est une faculté permettant d'avoir conscience au présent de ce qui n'est plus. C'est un retour au passé, une visée sans matière, la mémoire se fournissant de souvenir. La mémoire...
Il y a bien-sûr la peur face au danger, qui se justifie par la menace pesant sur l’intégrité physique de celui se trouvant face à elle. Cette peur-là est salutaire ; elle protège, en nous forçant à nous tenir à l’écart ou alors à agir en conséquence,...
L’éloquence est ce qui donne de l’ampleur, de la force, au discours. Elle vise à convaincre. Les mots parfois ne suffisent pas. Il leur faut une mise en scène, de la couleur, du rythme. L’éloquence investit l’oralité ; elle n’a aucune prise sur l’écrit....
L'apparence est une partie du monde telle qu'elle se livre à nos sens récepteurs. Pour autant, ce qui nous est donné est-il réel, ou correspond-il à tout le moins à la réalité ? Je pourrais très bien être fou et ainsi voir un loup près d'un bosquet, alors...
La sensibilité permet d’être en contact avec le réel, selon les cinq sens que sont la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le gouter. Elle est aussi ce qui entretient de la façon la plus simple notre rapport au monde. Le réel ainsi se donne, et ce dès...
La menace est productrice de connaissances. En effet, on ne connaît jamais tant la valeur de quelque chose dès lors que celle-ci est menacée. Que vous risquiez de tout perdre et alors tout est valorisé. Non pas que la menace surajoute une valeur à ce...
Le lien communautaire rompt l’humanité dans ce qu’elle a d’universel. Appartenant à une communauté, je reconnais ceux qui la composent, mais aussi ceux qui n’en font pas partis. Il y a une différence entre eux et moi et c’est dans celle-ci, quant à déterminer...
Le mal pour le mal ? Le mal pour démontrer sa liberté ? N’est-on pas plus libre en s’opposant au bien ? Le sentiment de puissance n’est-il pas plus intense en agissant volontairement au bénéfice du mal ? N’est-on pas plus homme en se soustrayant à toute...
Socrate considérait que le bien est dans la nature humaine. Si mal il y a, ce n’est pas volontairement que l’homme en est l’auteur. Naturellement, il souhaiterait le bien ; pratiquement, l’erreur est toujours possible, aussi bien pour ce qui est de définir...
Aucune vengeance ne saurait être juste. Se venger n’est pas juger, mais répondre à une souffrance par la souffrance. La vengeance crée ainsi un cycle de violence inscrit dans une intersubjectivité qui maintient les parties concernées dans un rapport de...
A propos du repentir, Descartes en donnait la définition suivante : « C’est une espèce de tristesse qui vient de ce qu’on croit avoir fait quelque mauvaise action ; et elle est très amère, parce que la cause ne vient pas de nous. Ce qui n’empêche pas...
L’impératif est un commandement à la première personne. Il s’agit de se dire ce que je dois faire, de déterminer quelle est la conduite à adopter. Avec Kant, on distingue deux types d’impératif. Le premier est hypothétique. Notre action dans ce cadre...
Dans le monde chaotique tel que Nietzsche le définit, soit la confrontation permanente de forces antagonistes, le penseur allemand en distingue deux types : les forces réactives et celles qu’ils qualifient d’actives. La première catégorie n’existe que...
Nietzsche, avec la généalogie, crée un nouveau champ d’investissement intellectuel dont la philosophie contemporaine s’en fera une ardente cultivatrice. Nietzsche annonce également Freud et la psychanalyse : « Toute philosophie occulte est aussi une philosophie...
« Améliorer l'humanité ? Voilà bien la dernière chose que moi j'irais promettre. N'attendez pas de moi que j'érige de nouvelles idoles ; que les anciennes apprennent plutôt ce qu'il en coûte d'avoir des pieds d'argile. Renverser les idoles, et c'est ainsi...
Avec Nietzsche, c’est un souffle nouveau qui balaie toutes les philosophies anciennes jusqu’aux Modernes. Le philosophe et philologue allemand lance le début d’une ère de déconstruction qui sera constitutive de la philosophie contemporaine. Il remet tout...
Les Modernes ont défini avec l'humanisme une nouvelle théoria. La connaissance du monde ne repose plus sur la contemplation comme le préconisaient les Anciens, mais sur une construction de l'esprit. Il ne s'agit donc plus de contempler mais de réfléchir...
La morale kantienne est une affirmation de l'esprit des Lumières, à savoir que l'homme n'est pas digne selon ses talents naturels, comme le défendait l'aristocratie, mais en fonction de l'usage qu'il fait de ses prédispositions pour essayer d'améliorer...