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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Si c'est un homme - Un livre de Primo Levi

Si-c-est-un-homme-Primo-Levi.jpgIl est des témoignages inqualifiables, si ce n’est d’être essentiel pour perdurer à jamais. Celui de Primo Levi, qui est le sujet du livre Si c’est un homme, fait partie de ceux-là. L’auteur témoigne de son expérience à Auschwitz durant la Seconde guerre mondiale. Son récit est à mettre entre toutes les mains tant il est impératif d’avoir connaissance de ce fût la barbarie nazie dirigée contre bon nombre de pollutions dans les camps de concentration et d’extermination. Témoigner fût et reste la plus grande victoire de ceux qui survécurent à l’entreprise monstrueuse, la solution finale, montée par le national-socialisme allemand. Nous nous devons, en qualité d’homme, de recevoir ces témoignages, une fois au moins dans son existence. Et Primo Levi nous le permet, d’autant mieux que son vécu est raconté de façon dépassionnée, conférant à son récit une portée universelle. Il n’est pas question, avec l’auteur, de comprendre comment fût possible un massacre organisé de millions de personnes en moins d’une décennie. Le sujet n’est pas non plus d’analyser les mécanismes qui servirent à industrialiser un génocide. Avec Primo Levi, le quotidien du camp d’extermination, le Lager, est restitué de manière simple et factuelle pour que le lecteur distingue clairement ce que dont l’homme est capable à l’extrême. Si c’est un homme est l’histoire vraie d’hommes héritiers d’une des civilisations les plus raffinées qui pourtant devinrent les plus monstrueux des individus, cherchant à liquider toute humanité chez d’autres hommes. Ils y parvinrent en employant la chambre à gaz et l’esclavage. A Auschwitz, le prisonnier n’est plus rien. Il n’a plus aucun statut. Même toute force de travail n’est pas reconnue pour échapper à une décision aussi arbitraire qu’absurde condamnant à mort. L’existence n’est plus à Auschwitz ; ce qui subsiste ne sont que des corps décharnés se mouvant automatiquement. L’esprit est néantisé. Les hommes sont déjà morts lorsqu’ils ne sont plus que des rouages. Pourtant, une résistance est possible face à la barbarie industrielle et à la déshumanisation organisée, soit de rester conscient. Mais ce peu de conscience a un prix, celui de la souffrance. Souffrir, c’est rester homme contre les bourreaux, au contraire d’une indifférence absolue de soi. Souffrir, c’est se conserver en tant que personne, donc dans son entièreté parce qu’aucune personnalité n’est quantifiable, et ainsi c’est se refuser à devenir ce qu’ils veulent que vous soyez : une unité. Souffrir enfin, c’est se souvenir qu’autre chose existait avant que d’avoir mal et qu’ainsi demain peut ne pas être aujourd’hui, et qu’il ne le sera plus jamais à condition que ces jours de souffrance ne tombent pas dans l’oubli. Oublier ce qui se passa dans les camps d’extermination serait une victoire posthume de la barbarie nazie contre l’humain. Primo Levi en ce sens est héroïque, en offrant à celui qui veut l’entendre le moyen d’accomplir son devoir d’homme, et donc d’entretenir avec lui cette humanité qui nous caractérise.

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C
<br /> Bravo..rien à ajouter. Je continuerai à vous suivre ici. Bonne continuation Jean François.<br /> <br /> <br />
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