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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Une histoire résumée de la philosophie occidentale - Partie 11 - Kant reconnaît que Dieu ne peut être connu...mais il faut le penser

Kant-histoire-philosophie.jpgRien n'est absolu, seule la perception demeure. Même la science n'y échappe pas. La causalité qui fonde toute l'entreprise scientifique s'inscrit dans la réflexion humaine, dont les conclusions sont le reflet d'idées nées de l'interprétation. Il existe peut-être une réalité en soi dans le monde, mais pour le philosophe britannique Hume, l'homme n'est pas capable de la saisir à l'état brut sans y mettre de soi, donc de transformer ce qui est selon ce qu'il est. Tout effet pour Hume est une « association coutumière d'idées ».Avec ce septicisme radical, il pose des limites au savoir. C'est ainsi que Kant lui emboîte le pas, en se demandant ce qu'il est permis de connaître. Le penseur de Königsberg a cependant l'idée de redonner à l'homme des raisons d'espérer et de croire, en s'écartant du matérialisme et de l'athéisme que peut susciter un septicisme catégorique. Contrairement à Hume, Kant ne pense pas que tout savoir n'est qu'une sorte de représentations et qu'ainsi seule l'expérience le fonde. Il y a selon lui quelque chose en plus dans le processus de la connaissance, quelque chose qui transcende celui qui connaît. Ce sont des conditions à priori, et ces conditions caractérisent l'homme comme un être cognitif. Ainsi, tout sujet dispose dès le début d'un capital inné, soit l'entendement, et ainsi il lui est possible de connaître. Cette structure est inempirique pour Kant, mais il rejoint Hume pour ce qui est de son emploi : « Nous ne connaissons à priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes. » L'homme ne peut donc pas exclure toute influence sensible dans l'observation du monde. L'absolu lui est par conséquent inaccessible, toute sensibilité lui appartenant, lui en tant que sujet, alors que l'absolu est impossédable. On peut certes réfléchir sur ce qui permet à priori de connaître, mais pour Kant la métaphysique ne peut pas aller au-delà de cette réflexion. En effet, la base du savoir sont les phénomènes, c'est-à-dire la rencontre entre le réel et un esprit qui interprète. Il est donc, avec cette condition indépassable, impossible de connaître Dieu, mais il est possible de le penser. Pour Kant, il le faut d'ailleurs. La croyance, la foi, sont impératives car c'est la morale qui est en jeu et l'homme ne peut s'en passer. Si l'être humain se résout à l'absurde en se sachant limité par son entendement, le relativisme risque de se transformer en un nihilisme qui n'exige plus rien, car rien ne serait important. Avec Kant, la religion devient un bien public en autorisant la foi et ainsi en participant de la morale, donc de la sécurité de tous et de la liberté de chacun. Le devoir est une manifestation de liberté ; il montre ce qui est admissible et ce qui ne l'est pas, et cette admissibilité n'existe qu'avec la liberté.

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