3 Juillet 2012
Le bonheur dépasse la vertu même s’il ne saurait l’ignorer. Il ne suffit pas de bien de se comporter pour être heureux. Bien-sûr, le bonheur ou le malheur ne sont pas dans la chose, seulement dans le rapport que nous entretenons avec elle. Et ce rapport est question de comportement, d’attitude, donc de morale. Mais il n’est pas que cela, et le bonheur se sert de tout. Il ne partage pas. On n’est pas heureux à moitié, dans l’espace, et peut-être pas non plus dans le temps. Pour preuve, on se souvient plus aisément des instants douloureux que des moments bienheureux, ces souvenirs troublant alors la vision que l’on a de soi. Le bilan est bien plus souvent négatif que l’inverse, cela même parce qu’il résulte d’une attention particulière de ce que l’on est en comparaison de ce que l’on fût. Ce genre d’investigation est propre à condamner tout bonheur. Le bonheur est un état, pas un sentiment. Le penser, c’est l’appauvrir.