13 Avril 2012
Mystère et mélancolie d’une rue…Mystère car la petite fille bientôt rencontrera cette ombre qui se trouve sur son chemin. Qu’y-a-t-il au bout de la rue ? Faut-il être effrayé par la perspective de cette rencontre ? Ou alors s’agit-il de la promesse d’une découverte qui change le cours des choses ? Ou bien ne se passera-t-il rien ? Mystère donc, qui se conservera car le temps est comme suspendu. Les gigantesques façades semblent d’ailleurs emprisonner l’instant et l’espace. Il y a dans l’architecture environnante une dimension écrasante. La rue est toute petite face à ces constructions qui se dressent géométriquement, la dessinant avec force. Mélancolie des grands espaces peut-être, d’un monde qui respire au lieu d’une ville étriquée. C’est aussi peut-être le symbole d’une catastrophe qui s’annonce, en symbolisant l’innocence prisonnière de murs qu’elle ne peut franchir et donc par nécessité se trouve conduite vers cet ombre qui la dévorera. A moins que la roulotte ne lui offre la possibilité de se cacher, comme quoi le saltimbanque, l’artiste, est celui qui n’a pas perdu complètement foi en l’innocence. Mais ce ne sera là qu’un refuge. Le déluge a commencé. Giorgio De Chirico peint son tableau en 1914.