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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

L'idée du mal nécessaire au fondement de l'humanité...ou le mal radical selon Kant

Mal-radical-Kant.jpgLes Grecs et les premiers chrétiens s’opposèrent à propos du mal. Les premiers étaient optimistes en affirmant que nul n’est méchant volontairement, en estimant que la nature humaine tend nécessairement vers le bien. Le pessimisme par contre caractérisait les seconds, pour qui l’homme, avec la chair, est prédestiné au mal, pensant que seule la grâce divine peut donner à l’esprit la force suffisante pour que triomphe l’intelligible. Puis vint Kant, qui en quelque sorte fît la synthèse de ces deux conceptions. Le philosophe de Königsberg nous dit en effet que l’homme est à la fois animé par la satisfaction de soi et que naturellement il est disposé à la morale. Le mal, selon Kant, se situe à l’intersection de ces deux facettes de la condition humaine, lorsque l’intérêt individuel et la morale se désaccordent. C’est à partir de ce croisement que le mal produit ses effets…ou pas. C’est à ce croisement que l’humanité est en jeu. Seulement Kant pense que l’homme choisit de préférence le mal pour régler le conflit entre sa sensibilité et la morale. L’être humain privilégierait son plaisir au bien universel. Naturellement, il sacrifierait la morale au bénéfice du désir. Mais c’est parce que l’homme n’est pas un animal qu’il peut dépasser cette inclinaison naturelle avec une autre disposition, toute aussi naturelle selon lui, qui est la volonté. Ainsi, le mal est une racine chez l’homme, un mal radical d’après Kant, mais il n’est pas une nécessité à condition d’en faire une idée pour la refuser, ce refus étant alors au fondement de l’humanité.

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