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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Cycle des Lumières : L'autorité comme bien public selon Diderot et D'Alembert

Diderot-D-Alembert-Encyclopedie.jpgAu XVIIIème siècle, deux hommes dirigent l’une des aventures littéraires les plus colossales tant par le volume que par le retentissement dont elle fera ensuite l’objet. Ces deux personnes sont Diderot et d’Alembert, dont l’ambition est de rassembler l’ensemble des connaissances humaines dans un même ouvrage, l’Encyclopédie. Mais le projet n’est pas seulement une entreprise de littérature. Il est également politique, en proposant une vulgarisation du savoir à destination du peuple pour que celui-ci soit en mesure, grâce à la connaissance, d’exercer un esprit critique. Sont visés l’Ancien régime et l’absolutisme qui le caractérise, mais aussi l’Eglise catholique et l’obscurantisme qu’elle entretient. Diderot et d’Alembert ont la conviction que la raison, si elle est nourrie, mettra fin à la superstition et donc libèrera l’homme de ses chaînes. Les deux auteurs vont jusqu’à énoncer, dans un article intitulé « Autorité politique », des principes quant à la nature des liens qui selon eux doivent unir le souverain et ses sujets. Ces propositions constituent une profonde remis en cause du pouvoir  tel qu’il est pratiqué dans le royaume de France. Diderot et d’Alembert partent du constat que l’autorité n’est pas naturelle, hormis celle qui est paternelle. Celle-ci cependant s’éteint une fois que l’enfant devenu adulte est autonome. La couronne est donc un contrat passé entre le prince et son peuple, reposant sur le consentement et la confiance entre les deux parties. Ne pas respecter ce contrat, c’est détruire le lien unissant le souverain et ses sujets, ce qui légitime un soulèvement de la nation. La couronne, selon les auteurs de l’article, est aussi un bien public qui dans l’absolu appartient à tous et que le peuple consent à confier au prince pour l’administrer. Et si le souverain vient à s’en décharger, il ne peut la transmettre à quiconque car c’est la nation, en tant que propriétaire, qui consent à la remettre sur la tête d’un autre.

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