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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Lorsque la technique devînt une fin en soi...ou l'urgence de reprendre les commandes de la machine

Technique.jpgL’homme entretient avec la technique un rapport particulier parce que trompeur, ou à tout le moins chargé de fausses évidences. Au premier abord, on peut penser ce rapport comme à sens unique. C’est l’homme qui crée la technique pour ensuite l’employer. Celle-ci serait ainsi à notre service, en tant que moyen pour atteindre une ou des fins. Mais les faits nous apprennent qu’il y a bien plus de réciprocité dans cette relation qu’il n’y paraît. Cette réciprocité d’ailleurs, est d’autant plus marquée que le progrès s’accroît. La technique a perdu de son innocence. Elle fait bien plus l’homme aujourd’hui que cela était par le passé. La mondialisation, par exemple, qui nous concerne tous, tant professionnellement que dans la sphère privée, est une résultante de la technique, avec le développement de l’informatique. Sans ordinateur, la planète n’aurait pu être mondialisée...

Nous cédons ainsi de plus en plus devant les poussées techniciennes. Les besoins, qui font l’homme au travers des actions qu’il entreprend pour les satisfaire, prennent progressivement leur source dans la prolifération technique. Autrement dit, la technique est désormais pensée avec la fin qu’elle suppose. Elle n’est plus déconnectée du but en tant que moyen disponible. La technique est devenue une fin en soi ; elle est à la fois moyen et fin. Avec elle, la dynamique est la suivante : gagner toujours plus en efficacité, bien que s’écartant du réel. Bien-sûr, la technique a toujours voulu que l’homme soit plus efficace. Mais cette motivation était auparavant en relation avec le monde. Le technicien fournissait les outils pour maîtriser un peu plus la nature et ainsi diminuer la pénibilité des activités humaines. La relation entre la technique et le monde a été rompue, peut-être parce que l’homme en disposait suffisamment, à son échelle, pour exister confortablement et ce dans l’immanence. Sauf que la transcendance n’est jamais très éloignée de tout pour animer les esprits. Des idoles ont brûlé et leur consumation est d’ailleurs une des conséquences du progrès. Le toujours plus technique les a désormais remplacées. Toute transcendance n’est cependant pas mauvaise. Elle est aussi une visée permettant de se dépasser. La transcendance est constructive lorsqu’elle se maintient à proposer une direction, sans obliger le chemin pour l’atteindre, ce qui n’est pas le cas avec la technique. L’homme en effet creuse de moins en moins son sillon. Avec la technique, il a dans un premier temps gagné en liberté, pour la perdre ensuite. Faut-il dès lors remiser la machine ? Sûr que non. Mais il est de toute urgence d’en reprendre les commandes.

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