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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

La culture, conséquence du corps...ou lorsqu'un fait biologique fît d'un animal un homme, selon Jean Rostand

Evolution-homme-homo-sapiens.jpg« Contrairement à ce qu’on croit volontiers, l’Homme a depuis longtemps cessé d’évoluer. » Cette phrase, écrite par Jean Rostand, biologiste du XXème siècle, a de quoi surprendre. Dans un monde en perpétuel changement, dont la propension à l’évolution technique va croissante, on peut penser facilement le responsable des transformations continuelles du réel comme un être particulièrement évolutif. Pourtant, Rostand affirme que « […] l’Homme d’aujourd’hui, l’Homme du XXème siècle, l’Homme que nous sommes ne diffère pas essentiellement de l’Homme qui vivait il y a quelque cent mille ans dans les cavernes du Quaternaire, et dont les paléontologistes ont exhumé les vestiges osseux et l’outillage rudimentaire. » Nous ne serions donc pas, nous autres hommes modernes, si éloignés qu’on l’imagine de nos plus lointains ancêtres. Selon Rostand, cette proximité est avant tout d’ordre biologique. Ce qui nous différence des temps des cavernes, c’est la civilisation, ce que l’on conçoit aisément. Mais Rostand nous livre une théorie intéressante, en expliquant que les premiers êtres humains portaient en eux toute la puissance civilisatrice nécessaire à ce que nous sommes devenus. Autrement dit, nos cultures contemporaines étaient en germe à l’époque du Quaternaire, et ainsi l’espèce humaine est devenue ce qu’elle devait devenir. Jean Rostand estime même « […] que si, par un prodige, on pouvait faire ressurgir de nos jours un nouveau-né de cette époque révolue, pour l’élever et l’éduquer comme l’un des nôtres, il deviendrait un homme tout pareil à nous, un homme que rien, ni dans son aspect, ni dans sa conduite, ni dans sa pensée intime, ne dénoncerait comme un étranger parmi nous, comme un revenant du passé, un homme qui n’éprouverait aucune difficulté particulière à s’initier aux complexités et aux raffinements de nos mœurs […] ». Néanmoins, il a bien fallu quelque chose pour qu’apparaisse cette graine civilisatrice qui fît d’un animal un être humain en devenir. Ce quelque chose, Jean Rostand considère qu’il s’agit d’un fait biologique, d’un changement corporel. Parce que son corps changea, l’hominidé devint sapiens. Le point de départ de l’aventure humaine serait ainsi biologique, la culture en étant une conséquence.

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